2010 half of the darkness
HALF OF THE DARKNESS 2010
360 color ink jet prints , 4 pedestal , pedestal: 13’ x 10’
approx 10 x 8’’ each print
Sur quatre socles bas, une marée d’images remplit l’espace d’exposition. Indéchiffrables au premier regard, les photos imprimées en négatif créent une masse informe de tons de gris. Les sujets des différentes photographies sont on ne peut plus variés mais se voient pourtant relégués au second plan par l’inversion chromatique systématique. S’ensuit une lecture en deux temps de l’œuvre : une première, formelle, et une deuxième liée au contenu des images. Brassant à travers l’histoire de la photographie, Pascal Grandmaison choisit des images non emblématiques allant de clichés de type documentaire à différentes réprésentations de l’Homme, parfois réalistes, parfois incongrues. +
On four low pedestals, a wave of pictures washes into the exhibition space. Initially undecipherable, these photographs printed in negative constitute a shapeless mass in tones of gray. The subjects of the various photographs are extremely diverse, yet the systematic color inversion relegates subject-matter to a secondary role. A two-stage appreciation of the work thus occurs: an initial, formal grasp of the work is followed by a second phase that focuses on the content of the pictures. Grandmaison chose non-emblematic pictures that traverse the history of photography, ranging from documentary-type snaps to various depictions of human beings, sometimes realistic and sometimes strange. +
Collection: Musée d'art contemporain de MOntreal
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Telle une rétrospective accélérée des origines de la photographie à aujourd’hui, Pascal Grandmaison tente de pointer vers l’objectif premier de la photographie : la mise en scène de l’humain et le désir de ce dernier de se placer au centre des choses, d’affirmer sa supériorité et sa prétendue maîtrise du monde. Pensée au départ pour donner une vue objective du monde, pour en « éclairer » la lecture, la vision photographique est rapidement réapropriée par l’Homme dans une optique autocentrée.
Les images montrées par Pascal Grandmaison mettent en exergue ce côté non objectif de la « réalité » telles des planches contact démesurées. Le choix de l’artiste de présenter les tirages en négatif est lié notamment à son intérêt pour l’histoire de la photographie. Le négatif est l’image primaire obtenue lors d’une prise de vue. Il la fixe de manière inversée, ce qui lui permet par la suite de la développer en chambre noire. Plus qu’un procédé technique, le négatif a aussi permis la démocratisation et l’utilisation en masse de la photographie, contribuant ainsi considérablement à la profusion de clichés de toute sorte.
Le titre quelque peu énigmatique de l’œuvre renvoit au procédé photographique qui requiert un dosage subtil de lumière et d’obscurité pour capter une image. Entre surexposition et sousexposition, Half of the darkness – la moitié de l’obscurité –, rend une vague idée de ce que pourrait être une mesure parfaite de la luminosité.
Texte Kevin Muhlen :Guide exposition Casino Luxembourg Forum D'art Contemporain, 2011
Through this accelerated retrospective of photography from its origins to the present, Grandmaison seeks to underscore photography’s primary objective: the depiction of humanity and the human desire to place oneself in the center of things, to assert human superiority and alleged mastery of the world. Initially designed to present an objective view of the world, to “enlighten” our understanding of it, photographic technology was swiftly re-appropriated by mankind for its own self-centered viewpoint.
Like so many outsized contact sheets, the platforms of pictures displayed by Grandmaison emphasize the non-objective side of “reality.” The artist’s decision to print the pictures in negative was notably related to his interest in the history of photography. A negative is the basic image obtained during exposure, recorded in an inverse manner, which is then developed in a darkroom. More than a mere technical solution, negatives allowed for multiple prints and the widespread use of photography, thereby contributing significantly to the dissemination of pictures of all kinds.
The somewhat enigmatic title of this work alludes to a photographic technique that requires a subtle dose of light and darkness to record an image. Between overexposure and underexposure, Half of the darkness provides a vague idea of what might be a perfect measure of light.